Décembre

Que se passe-t-il à l’intérieur de la ruche?

Au rucher rien ne bouge et c’est bien ainsi. Nos abeilles sont en grappe bien au chaud.

Ce que doit faire l’apiculteur sur les ruches

Si vous faites un traitement à l’acide oxalique, vous allez devoir les déranger et c’est bien dommage ! Comme on peut l’imaginer, ce traitement est un moment d’énorme stress pour nos abeilles qui en principe son au calme et au chaud dans la grappe. Ce traitement se fait en général en complément d’un traitement BIO, c’est-à-dire au thymol ou aux huiles essentielles. Il est impératif de faire ce traitement à des températures entre 3 et 8 degrés. Des températures assez hautes pour que se fassent le léchage de l’acide entre les abeilles et assez basses pour que celles-ci restent en grappe. Le traitement doit être fait rapidement avec une solution de sirop (contenant l’acide) tiède afin de ne pas trop refroidir la grappe.

Le froid s’est vraiment installé sérieusement et les jours sont les plus courts de l’année. La grisaille, l’humidité, le froid, la neige sont le plus souvent le temps des journées du mois de décembre. Même les jours ou le soleil brille, la plupart du temps les températures ne dépassent pas les 5°C… C’est l’hiver…

Les floraisons :

Inutile de chercher la moindre fleur en cette saison, il faudra attendre mi-février avant de de revoir une corolle.

Que faire sur les ruches :

Faire le traitement à l’acide oxalique – ne pas déranger la grappe par du bruit et des coups.

Ce qu’il faut retenir :

Quand les abeilles sont en grappe Interdiction de les déranger. Il faut dégager le trou de vol des feuilles mortes et de la neige car la ruche doit pouvoir respirer.

Tous les textes du calendrier apicole sont largement inspirés (et adaptés pour nos régions) de la brochure "L’année apicole de l’apiculteur débutant." produite par le Syndicat des apiculteurs de Thann et environs, qui nous a aimablement autorisé à utiliser leur texte.
Auteurs : Robert Hummel & Maurice Feltin

Novembre

Que se passe-t-il à l’intérieur de la ruche?

Il y a bien quelques belles journées ensoleillées en ce début de mois de novembre, mais dans l’ensemble, c’est un temps hivernal. Les sorties des abeilles se font de plus en plus rares à cause du froid et surtout parce qu’il n’y a plus rien à chercher dans la nature. Au rucher, il n’y a plus rien à faire en principe, on peut en profiter pour entretenir les environs, couper les herbes devant les ruches… Dès que les températures passeront sous les 5°C les
abeilles vont commencer à se resserrer. Plus la température sera basse plus les abeilles se resserrent jusqu’à former une grappe très compacte par grand froid.

Ce que doit faire l’apiculteur sur les ruches

Attention quand la température passera sous les 5°C les abeilles seront en grappe, donc interdiction de les déranger. Alors s’il y a des choses importantes à faire encore, il faut les faire par une des rares belles journées avec des températures agréables qui sont encore possibles en novembre.

Par exemple, la cale a-t-elle été mise sous le socle afin d’incliner la ruche vers l’avant ? Le trou de vol a-t-il été réduit ? Y a-t-il une isolation sur le dessus de la ruche ? N’y a-t-il pas des fissures importantes qu’il faut colmater entre les éléments ou entre le socle et le corps de ruche ? Les ruches sont-elles installées de manière stable pour
affronter les vents, la pluie et la neige ?

Vérifiez qu’aucune branche ou autres objets mobiles ne touche la ruche, en cas de vent, ces objets heurtant la ruche nuisent à la tranquillité des abeilles et provoquent un stress continuel pour la colonie.

Une tuile inclinée ou une planchette peut être mise sur la planche de vol (voir photos du mois de février). Cela évite la fermeture du trou de vol par des feuilles mortes, de la neige ou de la glace.

Les floraisons :

Les floraisons en novembre sont rares ou inexistantes. Les seules fleurs qui puissent être butinées à cette époque sont les chrysanthèmes dans les cimetières.

Que faire sur les ruches :

Incliner les ruches vers l’avant si ce n’est déjà fait. Isoler le dessus de la ruche si ce n’est fait. Mettre en place les portes d’hiver. Mettre en place une tuile pour protéger la planche de vol. Bien caler les ruches en cas de grands vents. Ne pas déranger la grappe par du bruit et des coups.

Ce qu’il faut retenir :

Quand la température est inferieur a 10°C les abeilles ne prenne plus de nourrissement liquide, il faut utiliser du candi. Les abeilles sont en grappe lorsque les températures à l’intérieure de la ruche descendent sous les 5°C. Les abeilles ne doivent pas être dérangées lorsqu’elles sont en grappe.

Tous les textes du calendrier apicole sont largement inspirés (et adaptés pour nos régions) de la brochure "L’année apicole de l’apiculteur débutant." produite par le Syndicat des apiculteurs de Thann et environs, qui nous a aimablement autorisé à utiliser leur texte.
Auteurs : Robert Hummel & Maurice Feltin

Octobre

Que se passe-t-il à l’intérieur de la ruche?

Cette fois, c’est sûr l’été est bien fini, les températures matinales avoisinent les 3-5°C, températures à ne pas mettre une abeille dehors ! Ce n’est que fin de matinée, début de l’après-midi lorsque le soleil est présent que des températures au-delà de 15°C sont possibles. On peut alors encore voir des petits soleils d’artifice devant les ruches, preuve que des jeunes abeilles naissent toujours. Ce sont les précieuses abeilles d’hiver qui vont amener leur peuple au printemps suivant. Plus elles seront nombreuses et en bonnes santé, plus les chances de passer l’hiver seront grandes. N’oublions pas qu’une grosse grappe d’abeilles aura moins de difficultés à chauffer avec moins de nourriture qu’une petite grappe qui aura besoin de beaucoup de calories pour chauffer et survivre. Donc encore une fois si vous avez des petites colonies pour quelque raison que ce soit, elles doivent absolument avoir des réserves suffisantes.

Ce que doit faire l’apiculteur sur les ruches

Ruches ayant fait la miellée de sapin

Comme nous l’avons déjà dit au mois de juillet, les ruches ayant fait la miellée de sapin ne doivent pas hiverner avec du miellat de sapin, car celui-ci est très indigeste pour les abeilles. De même, il ne faut pas leur faire lécher les cadres de miellat après extraction. Le traitement anti varroa n’ayant pas été fait, c’est le plus urgent. A cette époque de l’année, il n’y a plus le choix, les températures sont trop basses pour tout autre traitement que les lanières Apivar®ou Apistan®. Le problème avec ces ruches, c’est que la plus grande partie des abeilles d’hiver sont déjà nées et si vous leur donnez du sirop pour compléter leurs réserves, c’est elles qui vont devoir le transformer. L’idéal est de leur rendre une partie du miel d’été prélevée avant la transhumance et de compléter en nourrissant avec du sirop lourd. Certains apiculteurs attentionnés, si la saison est très avancée et que les abeilles d’hiver sont déjà nées donnent à leurs abeilles du sirop déjà inverti (dont le saccarose est déjà transformé) pour ne pas fatiguer les abeilles d’hiver qui devraient alors le transformer elles-mêmes. Car rappelons que ces abeilles d’hiver devront encore être en forme en février et mars prochain pour faire la transition.

Nourrissement

Normalement, si vous avez commencé à nourrir fin juillet ou début août, vos ruches ont fait leurs réserves et le nourrissement est terminé, surtout si vous leur avez laissé une partie du miel lors de la récolte. Certains apiculteurs nourrissent leurs colonies avec du sirop léger afin que celles-ci n’entament pas leurs réserves. Tant que les températures diurnes tournent aux environs des 15°C, il est possible de nourrir avec un nourrissement liquide donc profitez-en pour leur donner les derniers kilos de sirop manquant, car fin du mois les températures risques d’être trop basses (sous les 10°C) pour qu’elles prennent du sirop. Il faudra alors nourrir au candi solide si les ruches n’ont pas assez de réserves. Pour les inciter à prendre le sirop, vous pouvez le tiédir (30-40°C) et ajouter un peu de miel ce qui le rendra plus attractif.

Préparation à l’hivernage

Les ruches peuvent être hivernées avec leur nourrisseur ou avec un couvre-cadre. En ce qui me concerne, je préfère laisser le nourrisseur. Cela me permet en cas d’urgence, de poser un pain de candi sur le trou de nourrissement. Mais quand arrivent les froides nuits d’octobre et que mes colonies ont fait leurs réserves, j’utilise le nourrisseur pour y poser une couche de 3 cm de Roofmate®. Si du candi est mis place en janvier ou février, cette isolation sera mise par-dessus. Les ruches hivernant avec des couvres-cadres peuvent, elles aussi être isolées, le Roofmate® est alors posé entre le couvre-cadre et le toit. Cette isolation permet de réduire les déperditions de chaleur par le haut. Rappelons aussi, que l’intérieur de la ruche doit avoir une petite circulation d’air permettant l’évacuation du gaz carbonique et de l’humidité. Il ne s’agit pas d’un fort courant d’air, mais d’une légère circulation d’air entre le trou de vol ou le socle grillagé et une petite ouverture grillagé de 1 à 2 cm dans le couvre-cadre ou le nourrisseur.

Fin octobre on pourra déjà mettre la porte d’hiver (voir photos du mois de février) avec un trou de vol réduit et les cales à l’arrière du socle afin que la ruche penche légèrement vers l’avant pour évacuer l’éventuelle eau de condensation.

Les floraisons :

Le lierre est toujours la plante qui apporte le plus de pollen et de nectar en ce mois d’octobre. Les asters et quelques autres fleurs de jardin sont encore bien utiles aux abeilles.

Que faire sur les ruches :

Stimuler la ponte des abeilles d’hiver avec du sirop 50-50 si les températures s’y prêtent. Nourrir au sirop lourd pour ajuster les réserves si les températures s’y prêtent. Incliner les ruches vers l’avant.

Ce qu’il faut retenir :

Pour augmenter les réserves hivernales, il faut donner du sirop lourd qui sera stocké. Pour augmenter le nombre d’abeilles, il faut stimuler la ponte avec du sirop léger. Plus les abeilles seront nombreuses et en bonne santé durant l’hiver, plus les chances de survie seront grandes.

Tous les textes du calendrier apicole sont largement inspirés (et adaptés pour nos régions) de la brochure "L’année apicole de l’apiculteur débutant." produite par le Syndicat des apiculteurs de Thann et environs, qui nous a aimablement autorisé à utiliser leur texte.
Auteurs : Robert Hummel & Maurice Feltin

Septembre

Que se passe-t-il à l’intérieur de la ruche?

Les premières feuilles commencent à jaunir, preuve que l’automne arrive à petits pas. Le matin, les températures sont fraiches et la rosée du matin a fait son apparition. Dans la journée, lorsque le soleil est présent, on frôle les 20-25°, mais on sent bien que l’été est fini. Les abeilles profitent de ces dernières belles journées pour rentrer des réserves de pollen. Des abeilles d’hiver naissent maintenant tous les jours, les faux-bourdons ont presque totalement disparu et les abeilles d’été diminuent elles aussi petit à petit.

Ce que doit faire l’apiculteur sur les ruches

C’est la fin de la saison apicole, alors si ce n’est déjà fait, il faut profiter de ces dernières belles journées pour faire votre visite d’automne. Rappelons les points importants à surveiller lors de cette dernière visite.

Ce qui doit être vérifié pour l’hivernage

  • Les réserves : il faut compter 15 kg par ruche (compter quelques kg de plus pour les Frères Adam)
  • Le couvain des abeilles d’hiver : 2 à 3 cadres de couvain doivent être présents.
  • Le couvain pas forcement placé au milieu de la ruche doit être sain et bien compact.
  • La ruche doit être bien peuplée car un grand nombre d’abeilles d’été sont encore présentes et c’est elles qui doivent finir les derniers travaux avant l’hiver.

Visite d’automne

Cette visite est la première étape de l’hivernage, ce qui veut dire que c’est la dernière fois avant le printemps prochain que la ruche sera ouverte. Lors de l’ouverture, on en profite pour gratter la propolis et la cire déposée sur les lanières Apivar® si c’est votre traitement anti varroa. Comme nous l’avons déjà dit en août, les petites colonies (essaims secondaires ou tertiaires de l’année) n’ont pas eu le temps de faire assez de réserves, alors si vous êtes un apiculteur attentionné avec vos abeilles, vous avez pris soin le mois dernier au moment de la récolte de garder quelques cadres de miel bien garnis que vous donnerez à ces essaims. Sinon il faut les nourrir encore et encore avec au minimum une quinzaine de kilos de sirop lourd. Si vous leur donnez des cadres de miel et que vous estimez les réserves suffisantes, contentez-vous de les nourrir avec du sirop 50-50 pour stimuler la ponte de la reine, leur apporter leur besoin quotidien et si y a de l’excédent, il sera stocké. Durant cette visite on en profitera (après avoir vérifié que les petites colonies ont assez de nourritures) pour resserrer la colonie dans un volume en relation avec sa grosseur. Une petite colonie hivernera mieux dans un petit volume de ruche, c’est pour cela que l’on mettra en place des partitions afin de réduire le volume.

Soigner d’éventuelles maladies

Observez aussi les langes et les planches de vol pour détecter d’éventuel signe de maladie noire (abeilles noires et luisantes sur la planche de vol) ou de noséma (déjections sur les langes ou la planche de vol), car les abeilles doivent hiverner en bonne santé sinon… Quand on parle de noséma, il serait plus juste de parler de dysenterie ; car la première est une maladie qui se soigne avec des produits spéciaux au thymol et aux polyphénols, alors que la seconde n’est qu’un état passager dû à un régime alimentaire inadapté. Pour soigner cet état, il suffit quelquefois d’acidifier au vinaigre de cidre un sirop 50-50 et de les nourrir ainsi durant une dizaine de jours. Le vinaigre de cidre améliore le transit de l’abeille et arrange la plupart du temps le problème. Si le problème persiste après une dizaine de jours, il est probable qu’il s’agisse de la nosémose, il faut alors réagir immédiatement et faire un traitement avec Hivealive®, Nozevit® ou autre afin de diminuer le nombre des spores de la maladie avant l’hiver. La maladie noire est très souvent due à un manque de protéines et à une nourriture composée de miellat. Là aussi, il faut leur donner un sirop léger (50-50) tiède enrichi en protéine. Ces protéines hydrosolubles se trouvent facilement chez tous les revendeurs de matériel apicole. Important : Ne mélangez pas le vinaigre de cidre et les protéines car l’acidité du vinaigre ferait précipiter les protéines. Si vous voulez faire les deux traitements sur la même ruche, il vaut mieux alterner les traitements.

Nourrissement

Comme on l’a expliqué le mois dernier, un nourrissement stimulant (ou spéculatif) est fait principalement pour stimuler la ponte de la reine afin d’augmenter le nombre d’abeilles de la ruche. Le sirop léger (50 :50) utilisé à cet effet est consommé en totalité et ne sert pas à étoffer les réserves de la colonie. Le sirop lourd (60 :40, 70 :30 ou 75 :25) au contraire est stocké directement après sa transformation par les abeilles et est donné aux colonies fortes devant garnir encore quelques cadres pour atteindre les 15 kg de réserves. Tout dépend de la météo automnale, mais le mois de septembre est souvent la dernière chance de former de grosses colonies pour l’hiver et de compléter les réserves hivernales.

Les floraisons :

Mis à part le lierre, quelques balsamines et quelques fleurs de jardin tel que les asters et anémones, il ne reste plus grand chose à butiner.

Que faire sur les ruches :

Faire la visite d’automne. Gratter et replacer les lanières Apivar®. Faire le point pour chaque ruche. Stimuler la ponte des abeilles d’hiver avec du sirop 50-50. Nourrir au sirop lourd pour étoffer les réserves. Donner les cadres de nourriture aux ruches trop peu fournies. Soigner si nécessaire.

Ce qu’il faut retenir :

Les abeilles doivent être nombreuses et en bonne santé pour bien hiverner. Plus elles seront nombreuse plus il leur sera facile de chauffer la grappe. Une petite grappe devra consommer plus pour chauffer la grappe. Une ruche consomme en moyenne 100 g de provision par jour, 15 kg suffiront donc à les nourrir pendant 5 mois jusqu’en février prochain.

Tous les textes du calendrier apicole sont largement inspirés (et adaptés pour nos régions) de la brochure "L’année apicole de l’apiculteur débutant." produite par le Syndicat des apiculteurs de Thann et environs, qui nous a aimablement autorisé à utiliser leur texte.
Auteurs : Robert Hummel & Maurice Feltin

Août

Que se passe-t-il à l’intérieur de la ruche?

Août clôt la saison apicole. Il restera encore un peu de Lierre, quelques fleurs sauvages et quelques fleurs de jardin, dans des quantités très variables, mais on peut dire que dans les grandes lignes, l’époque des vaches maigres est bien là. Les premières abeilles d’hiver vont bientôt être pondues par la reine et avec les abeilles d’été qui vont disparaitre peu à peu et les mâles qui vont être expulsés, la colonie va atteindre doucement le nombre approximatif de 10 000 abeilles. C’est ce qu’il faut, au minimum, pour hiverner.

Que doit faire l’apiculteur sur les ruches?

Il est temps de vérifier une dernière fois que la pression en varroa est basse et que les ruches sont assez grasses d’abeilles et de miel. Si vous avez fait votre traitement mi ou fin juillet, c’est très bien car les nourrices futures des abeilles d’hiver vont être exemptes de maladies et de varroa. Si votre traitement d’automne n’est pas encore fait, il est grand temps. Rappelons que les traitements au thymol et aux huiles essentielles nécessitent un traitement complémentaire à l’acide oxalique qui sera réalisé en décembre. Il est temps également de faire le point pour chaque colonie en se demandant :

  • La ruche est-elle assez peuplée?
  • A-t-elle assez de nourriture ?
  • Est-elle capable de passer l’hiver ?

Comme nous l’avons dit plusieurs fois plus haut, la question se pose surtout pour les essaims du mois de juin ou juillet. Le plus souvent les essaims primaires, secondaires ou tertiaires enruchés au mois de juin ou juillet ont eu le temps de se développer, mais ils n’ont pas eu le temps de faire assez de réserves. Ces colonies contiennent des jeunes reines précieuses, alors si elles sont assez peuplées, on leur donnera des cadres de miel conservés depuis la récolte. Une colonie avec une jeune reine hiverne souvent très bien avec relativement peu d’abeilles à condition d’avoir assez de provisions. Si vraiment il s’agit d’une très petite colonie sans ou avec peu de couvain, on la réunira alors à une autre en gardant les meilleurs cadres de chacune d’entre elles. Cette opération doit être
faite avec précaution pour éviter une guerre entre les deux colonies.

Réunions de deux colonies

La jeune reine de la ruche faible doit être sacrifiée malheureusement, ce qui pour moi est toujours un crève-coeur. À mon avis, il y a toujours des moyens moins radicaux pour sauver une petite colonie surtout à cette époque de l’année. Mais si vraiment, c’est inévitable… les abeilles qui accompagnaient la reine que vous avez sacrifiée, après un orphelinage d’une ou deux heures sont placées avec le corps de ruche sur la ruche à renforcer séparées avec
deux feuilles de papier journal contenant en sandwich une couche de miel. Le papier journal sera rogné par les deux colonies qui vont se rencontrer alors en douceur. Quelques jours plus tard, on enlèvera le corps du haut et on réorganisera la ruche pour l’hivernage.

Renforcer une colonie faible

Si on veut éviter le sacrifice d’une jeune reine, on peut également apporter un ou des cadres de couvain, fermés de préférence, sans abeille dessus bien sûr, issus d’une autre ruche très forte. Cette opération n’affaiblira pas trop la ruche très forte et renforcera considérablement la colonie faible. La jeune reine entourée subitement de nombreuses jeunes nourrices pondra d’avantage et si en plus on l’aide avec un nourrissement stimulant, la ruche sera sauvée. Si on n’a pas de cadre de couvain disponible et qu’on ne veut pas faire de réunion, on ne peut qu’espérer que le lierre et une belle arrière-saison relanceront la ponte… Mais de toute façon, il faut nourrir au sirop léger stimulant 50-50 (ruches manquant d’abeilles) ou au sirop lourd 70-30 pour un stockage (ruches manquant de provisions).

Réduction de volume

Une réduction du volume de la ruche aide très souvent une colonie faible à se développer plus rapidement. Il ne faut donc pas hésiter à mettre des partitions, à enlever un élément de divisible ou à utiliser une ruchette avec un nombre réduit de cadres. Une fois la colonie assez forte, on pourra toujours agrandir s’il le faut.

Traitement anti varroa

Le traitement anti varroas doit se faire le plus tôt possible dans la saison, car il est prouvé qu’un traitement fait très tôt augmente les chances de survie des colonies hivernées. Il sera donc fait tout de suite après le léchage des hausses extraites. On aura ainsi des nourrices en bonne santé qui pourront élever de manière saine les futures abeilles d’hiver. Si vous utilisez des lanières, le traitement est simple et rapide. Les autres traitements par « suffocation » demandent plus de précautions. Les traitements au thymol ou au thymol/huiles essentielles (Tymovar, Apiguard, Apilifevar…) doivent être faits dans une fourchette de température entre 15 et 25°C. Il faut donc être attentif à la météo, car au-dessous de ces températures, les produits ne sont pas efficaces et au-dessus, les vapeurs peuvent êtres nocives pour les abeilles. Pour ces traitements, il faut aussi impérativement avoir des fonds grillagés, car un grand nombre de varroas, lâchent leurs proies par suffocation et tombent vivant au fonds de la ruche. S’ils ne tombent pas au travers d’un grillage, ils se fixeront à nouveau sur les abeilles. Les traitements à l’acide formique sont réputés pour affaiblir les colonies, un tel traitement sur une colonie faible ne lui laisserait aucune chance de passer l’hiver. Éviter donc ce traitement sur vos petites colonies.

Nourrissement stimulant :

Au mois d’août, les premières abeilles d’hiver sont pondues. Certains apiculteurs prétendent qu’il n’est pas nécessaire de stimuler la ponte de la reine à cette époque. Cette théorie est sans doute vraie si on a des colonies fortes et en bonne santé. Dans ce cas un nourrissement au sirop lourd pour le stockage des provisions d’hiver est suffisant. Mais si on a des colonies moyennes ou faibles avec peu d’abeilles, je pense pour ma part qu’une petite stimulation de la ruche ne peut qu’être bénéfique. On donnera alors à la ruche 200 ml d’un sirop léger (50 : 50) à 2 jours d’intervalle et ceci pendant deux à trois semaines. Cet apport de nourriture fait penser à la colonie qu’une miellée est en court. Les abeilles nourrices sont mieux nourries, produisent plus de gelée royale, nourrissent mieux la reine, qui se met alors à pondre plus d’oeufs. Ceux-ci produiront de précieuses abeilles d’hiver. Ce procédé aide au développement de la colonie, mais le sirop léger est consommé dans sa totalité par les abeilles et n’aide en aucun cas à étoffer les réserves hivernales.

Nourrissement :

Les réserves faites durant toute la saison ayant été prélevées par l’apiculteur, il faut donc compenser une partie de ce prélèvement par l’apport d’un sirop lourd. Rappelons que le sirop que nous donnons à nos abeilles est principalement du saccarose. Celui-ci doit être transformé en miel par l’abeille avant d’être stocké, c’est-à-dire en glucose et fructose principalement. Il vaut mieux faire faire ce travail épuisant par les abeilles d’été qui sont encore présentes dans la ruche. Si vous commencez à nourrir le mois prochain, une partie de ce labeur sera fait par des abeilles d’hiver qui seront épuisées avant l’heure. En conclusion, pour le bien des futures abeilles d’hiver, le traitement contre le varroa et le nourrissement doit être fait le plus tôt possible après la récolte. Rappelons qu’une quinzaine de kg de nourriture sont nécessaire à une belle colonie pour hiverner sans problème. Si vous laissez à la colonie, une dizaine de kg de miel se trouvant dans le corps de ruche ou dans l’élément haut d’une divisible, il restera approximativement 5 kg à apporter à la colonie pour qu’elle soit prête à hiverner. Mais il faut préciser que c’est 5 kg de sucre pur (ou matières sèches), ce qui signifie que si vous nourrissez avec un sirop lourd du commerce qui est en général à 75%, il vous faudra en réalité donner 6.25 kg pour que les abeilles stockent 5 kg de miel. Si vous faite votre sirop vous-même avec du sucre blanc cristallisé à la concentration de 60:40 (6 kg de sucre dissous avec 4 litres d’eau) il vous faudra, comme le montre le tableau ci-dessous, leur donner 7 kg de ce sirop pour qu’elles puissent stocker 5 kg de réserves ou 14 kg de sirop pour des réserves de 10 kg.

Equivalent de sirop de différentes concentrations pour obtenir l’équivalent de 5 ou 10 kg de sucre pur

Mélange sucre / eau% de matière sècheEquivalent pour 5kg de sucre purEquivalent pour 10kg de sucre pur
en kg de siropen kg de sirop
60:4060%714
70:3070%6,513
75:25*75%6,2512,5
*Concentration générale des sirops du commerce

Les floraisons :

C’est la pleine saison des balsamines ou des renouées du japon pour ceux qui ont la chance d’en avoir à proximité. Il reste aussi quelques fleurs des champs et du jardin tel que l’hibiscus.

Que faire sur les ruches :

Faire la récolte si ce n’est fait. Conserver quelques cadres de miel si ce n’est fait. Faire lécher les cadres récoltés si ce n’est fait. Faire le traitement anti varroas si ce n’est fait. Stimuler la ponte des abeilles d’hiver.

Ce qu’il faut retenir :

Le sirop lourd 60-40 ou 70-30 ou 75-25 (sirop du commerce) est stocké par les abeilles pour les réserves hivernales. Le sirop léger 50-50 est consommé immédiatement par les abeilles et sert à stimuler la ponte de la reine. A partir de mi-août, les pontes de la reine donneront les précieuses abeilles d’hiver.

Tous les textes du calendrier apicole sont largement inspirés (et adaptés pour nos régions) de la brochure "L’année apicole de l’apiculteur débutant." produite par le Syndicat des apiculteurs de Thann et environs, qui nous a aimablement autorisé à utiliser leur texte.
Auteurs : Robert Hummel & Maurice Feltin