Octobre

Que se passe-t-il à l’intérieur de la ruche?

Cette fois, c’est sûr l’été est bien fini, les températures matinales avoisinent les 3-5°C, températures à ne pas mettre une abeille dehors ! Ce n’est que fin de matinée, début de l’après-midi lorsque le soleil est présent que des températures au-delà de 15°C sont possibles. On peut alors encore voir des petits soleils d’artifice devant les ruches, preuve que des jeunes abeilles naissent toujours. Ce sont les précieuses abeilles d’hiver qui vont amener leur peuple au printemps suivant. Plus elles seront nombreuses et en bonnes santé, plus les chances de passer l’hiver seront grandes. N’oublions pas qu’une grosse grappe d’abeilles aura moins de difficultés à chauffer avec moins de nourriture qu’une petite grappe qui aura besoin de beaucoup de calories pour chauffer et survivre. Donc encore une fois si vous avez des petites colonies pour quelque raison que ce soit, elles doivent absolument avoir des réserves suffisantes.

Ce que doit faire l’apiculteur sur les ruches

Ruches ayant fait la miellée de sapin

Comme nous l’avons déjà dit au mois de juillet, les ruches ayant fait la miellée de sapin ne doivent pas hiverner avec du miellat de sapin, car celui-ci est très indigeste pour les abeilles. De même, il ne faut pas leur faire lécher les cadres de miellat après extraction. Le traitement anti varroa n’ayant pas été fait, c’est le plus urgent. A cette époque de l’année, il n’y a plus le choix, les températures sont trop basses pour tout autre traitement que les lanières Apivar®ou Apistan®. Le problème avec ces ruches, c’est que la plus grande partie des abeilles d’hiver sont déjà nées et si vous leur donnez du sirop pour compléter leurs réserves, c’est elles qui vont devoir le transformer. L’idéal est de leur rendre une partie du miel d’été prélevée avant la transhumance et de compléter en nourrissant avec du sirop lourd. Certains apiculteurs attentionnés, si la saison est très avancée et que les abeilles d’hiver sont déjà nées donnent à leurs abeilles du sirop déjà inverti (dont le saccarose est déjà transformé) pour ne pas fatiguer les abeilles d’hiver qui devraient alors le transformer elles-mêmes. Car rappelons que ces abeilles d’hiver devront encore être en forme en février et mars prochain pour faire la transition.

Nourrissement

Normalement, si vous avez commencé à nourrir fin juillet ou début août, vos ruches ont fait leurs réserves et le nourrissement est terminé, surtout si vous leur avez laissé une partie du miel lors de la récolte. Certains apiculteurs nourrissent leurs colonies avec du sirop léger afin que celles-ci n’entament pas leurs réserves. Tant que les températures diurnes tournent aux environs des 15°C, il est possible de nourrir avec un nourrissement liquide donc profitez-en pour leur donner les derniers kilos de sirop manquant, car fin du mois les températures risques d’être trop basses (sous les 10°C) pour qu’elles prennent du sirop. Il faudra alors nourrir au candi solide si les ruches n’ont pas assez de réserves. Pour les inciter à prendre le sirop, vous pouvez le tiédir (30-40°C) et ajouter un peu de miel ce qui le rendra plus attractif.

Préparation à l’hivernage

Les ruches peuvent être hivernées avec leur nourrisseur ou avec un couvre-cadre. En ce qui me concerne, je préfère laisser le nourrisseur. Cela me permet en cas d’urgence, de poser un pain de candi sur le trou de nourrissement. Mais quand arrivent les froides nuits d’octobre et que mes colonies ont fait leurs réserves, j’utilise le nourrisseur pour y poser une couche de 3 cm de Roofmate®. Si du candi est mis place en janvier ou février, cette isolation sera mise par-dessus. Les ruches hivernant avec des couvres-cadres peuvent, elles aussi être isolées, le Roofmate® est alors posé entre le couvre-cadre et le toit. Cette isolation permet de réduire les déperditions de chaleur par le haut. Rappelons aussi, que l’intérieur de la ruche doit avoir une petite circulation d’air permettant l’évacuation du gaz carbonique et de l’humidité. Il ne s’agit pas d’un fort courant d’air, mais d’une légère circulation d’air entre le trou de vol ou le socle grillagé et une petite ouverture grillagé de 1 à 2 cm dans le couvre-cadre ou le nourrisseur.

Fin octobre on pourra déjà mettre la porte d’hiver (voir photos du mois de février) avec un trou de vol réduit et les cales à l’arrière du socle afin que la ruche penche légèrement vers l’avant pour évacuer l’éventuelle eau de condensation.

Les floraisons :

Le lierre est toujours la plante qui apporte le plus de pollen et de nectar en ce mois d’octobre. Les asters et quelques autres fleurs de jardin sont encore bien utiles aux abeilles.

Que faire sur les ruches :

Stimuler la ponte des abeilles d’hiver avec du sirop 50-50 si les températures s’y prêtent. Nourrir au sirop lourd pour ajuster les réserves si les températures s’y prêtent. Incliner les ruches vers l’avant.

Ce qu’il faut retenir :

Pour augmenter les réserves hivernales, il faut donner du sirop lourd qui sera stocké. Pour augmenter le nombre d’abeilles, il faut stimuler la ponte avec du sirop léger. Plus les abeilles seront nombreuses et en bonne santé durant l’hiver, plus les chances de survie seront grandes.

Tous les textes du calendrier apicole sont largement inspirés (et adaptés pour nos régions) de la brochure "L’année apicole de l’apiculteur débutant." produite par le Syndicat des apiculteurs de Thann et environs, qui nous a aimablement autorisé à utiliser leur texte.
Auteurs : Robert Hummel & Maurice Feltin