Mars

Que se passe-t-il à l’intérieur de la ruche?

C’est le mois où tout renaît, les jours rallongent, et même si les températures sont encore très fraiches, même si c’est la saison des giboulées, des gelées nocturnes… Ca sent quand même le printemps. Fin du mois vont naître les premières jeunes abeilles dont les oeufs ont été pondus fin février et début mars. Les abeilles d’été commencent à prendre le relais dans toutes les tâches à effectuer dans la ruche. Les abeilles d’hiver, elles vont disparaitre petit à petit. Par ces températures agréables, on peut voir de grosses rentrées de pollen de noisetier et une activité de plus en plus grande au trou de vol.

Ponte de la reine :

La reine accroît considérablement sa ponte en ce mois de mars. Sa ponte est étroitement liée à deux facteurs importants : le nombre d’abeilles disponibles pour nourrir et chauffer le couvain et la disponibilité de nourriture.

Si l’un de ces deux facteurs pose problème, la reine pondra peu, voir pas du tout. Les colonies faibles avec peu d’abeilles, auront plus de mal à se développer, car la reine ne va pondre que des petites surfaces de couvain proportionnelles au nombre de nourrices. La faiblesse de ces colonies est souvent due à une reine âgée, à un hivernage raté dû à un apiculteur qui n’a pas pris soin d’hiverner une colonie forte ou enfin, à une maladie.

Comme la nature, la ruche renaît vraiment en ce mois de mars! Mais la colonie vit toujours sur ses réserves, car en ce début de mois la nature n’est pas encore assez généreuse.

Pillage :

En début de saison, le rêve de tout apiculteur est de n’avoir que des ruches fortes et en bonne santé. Ce n’est malheureusement pas toujours possible. Le plus souvent, l’une ou l’autre ruche est un peu à la traine, ce qui peut être dû à différentes raisons pas toujours de la faute de l’apiculteur. Il est important par contre que l’apiculteur porte un soin tout particulier à ces ruches faibles. Ces ruches sont particulièrement exposées au risque de pillage des ruches voisines qui elles sont fortes et dont les butineuses sont impatientes de ramener de la nourriture. Une ruche faible n’est pas en mesure de se défendre contre plusieurs milliers de pillardes, elle serait exterminée en quelques heures seulement. Certains apiculteurs disent que le risque est minime en début de saison. Pour en avoir fait la malheureuse expérience, je ne suis pas d’accord alors méfiance… Ce n’est pas seulement pour sauver la ruche faible qu’il faut prendre des précautions particulières, mais aussi pour les pillardes qui peuvent ramener des maladies dans leurs ruches. La première précaution est de limiter le trou de vol au minimum aussi longtemps que les abeilles ne seront pas en mesure de défendre un grand trou de vol. Il faut aussi surveiller tout signe de pillage, afin de pouvoir le stopper au plus vite. Enfin, il faut savoir déterminer la cause de la faiblesse de la ruche et y remédier rapidement. Un nourrissement stimulant suffit quelquefois à démarrer ou augmenter la ponte de la reine. Mais attention, il faut nourrir à deux jours d’intervalle, le soir et avec du sirop 50 : 50 tiède éventuellement enrichi de protéine, mais surtout pas avec du miel. Les odeurs de miel en période de disette rendent les abeilles folles. Si le résultat n’est pas concluant après un mois, c’est dû à une reine déficiente et il faudra penser à la changer.

Que doit faire l’apiculteur sur les ruches?

Les portes d’hiver deviennent trop petites tellement l’activité augmente au trou de vol. Il faut absolument agrandir le trou de vol si nécessaire. Si en janvier ou en février on a mis en place un pain de candi, on peut par une belle journée soulever le toit et l’isolation et voir ou en est la consommation de candi. Très souvent, la consommation du candi est proportionnelle à la force de la colonie. Une colonie qui a consommé peu de candi est le plus souvent une colonie faible ou malade, au contraire une colonie qui a consommé tout son pain de candi est le plus souvent une colonie en forme qui devrait se développer très vite.

Dans notre région, très souvent les températures de début mars ne permettent pas l’ouverture des ruches. Il faudra sans doute attendre la fin du mois ou le début du mois d’avril pour la visite de printemps. Le mois de mars est comme on l’a dit plus haut, le mois pendant lequel la reine accroit sa ponte, il y a donc beaucoup de couvain

Floraison :

Les perce-neige, les crocus, les primevères… sont sorties et même si tous ne sont pas encore en fleurs, cela permet quand même aux abeilles de butiner. Les noisetiers sont en pleine floraison. Les chatons des saules marsault grossissent a vue d’oeil.

Ce qu’il faut faire :

Remplacer les partitions par de nouveaux cadres à construire. Agrandir le trou de vol. Faire la visite de printemps si les températures sont supérieures à 20°C. Enlever le candi et stimuler si nécessaire. Mettre en place les abreuvoirs.

Ce qu’il faut retenir :

La visite de printemps ne doit pas être faite à des températures inférieures à 20°C.

Une petite dysenterie se soigne avec du vinaigre de cidre dans du sirop 50-50 tiède. Il faut mettre de l’eau à disposition des abeilles car elles en ont besoin pour préparer la bouillie larvaire.

Tous les textes du calendrier apicole sont largement inspirés (et adaptés pour nos régions) de la brochure "L’année apicole de l’apiculteur débutant." produite par le Syndicat des apiculteurs de Thann et environs, qui nous a aimablement autorisé à utiliser leur texte.
Auteurs : Robert Hummel & Maurice Feltin

Février

Que se passe-t-il à l’intérieur de la ruche?

Les nuits sont encore très froides et les journées le plus souvent grises et pluvieuses ou neigeuses. Mais quand le soleil se montre, on sent bien que ce n’est plus un soleil d’hiver et ses rayons sur l’avant de la ruche ont vite fait de faire monter la température au-delà des 20°C à l’intérieur. Si les abeilles sont encore en grappe la nuit, dans la journée par ces températures, la grappe se disloque et la colonie commence alors à revivre. La période critique est celle du « passage de relai » entre les abeilles d’hiver et les premières abeilles du printemps. Ce passage de relai a lieu en général fin février-début mars, période pendant laquelle les premières abeilles d’hiver meurent et doivent être remplacées par les jeunes abeilles naissantes. Si les abeilles d’hiver sont trop affaiblies par une maladie par exemple ou fatiguées par de durs labeurs en fin de saison dernière, leur durée de vie sera raccourcie et elles risquent de ne pas pouvoir attendre la relève … C’est alors que meurent « subitement » des ruchers entiers …

Vol de propreté :

Durant ces longs mois de claustration, leurs organismes sont fatigués, leurs réserves commencent à s’épuiser et les intestins se sont remplis. Il faut absolument quelques belles journées en ce mois de février pour que nos abeilles puissent sortir et se délester du contenu de leur intestin. Nos abeilles ont été cloitrées durant de longues semaines surtout si en décembre et en janvier il faisait froid, pluvieux ou neigeux. Aux premiers rayons de soleil et aux premières températures agréables, ce sera la ruée vers l’extérieur. On verra alors ces nuées d’abeilles sortant frénétiquement du trou de vol et déféquant en plein vol à quelques dizaines de mètres de leur ruche. C’est à cette première sortie que l’on pourra se faire une idée de l’état de chaque colonie. Si la neige couvre encore le sol lors de ces sorties, on aura un manteau blanc maculé de centaines ou de milliers de taches jaunes. Mais la neige est aussi un piège pour nos abeilles qui sont attirées par sa blancheur et sa brillance au soleil. Elles se posent et paralysées par le froid, elles ne pourront plus s’envoler et regagner leur ruche. Chaque année, ma bonne action consiste à ramasser ces dizaines d’abeilles sur la neige et de les réchauffer dans un récipient que je pose sur un radiateur avec un kleenex imbibé d’une solution de miel. Je suis assez fière de dire qu’au moins 99 % d’entres elles sont en pleine forme après un quart d’heure et regagnent leur ruche.

Reprise de la ponte :

On dit souvent que février est le mois qui décide de la vie ou de la mort de nos colonies. Effectivement, c’est au mois de février que doivent redémarrer nos ruches. Après le vol de propreté, les différentes glandes des abeilles entrent à nouveau en fonction. Les glandes hypopharyngiennes et mandibulaires chez les nourrices, les glandes cirières chez les abeilles constructrices et les glandes de Dufour et Koshevnikov chez la reine. Toutes ces transformations font que la colonie renaît et que la reine recommence sa ponte. Ce ne sont que quelques dizaines d’oeufs d’abord, mais cela permet de remettre la machine en route. Ce n’est que fin du mois, à condition que les températures montent, que la colonie revivra vraiment. Si la reine est en forme et la colonie assez forte, la reine commencera alors réellement sa ponte. Les premières provisions de pollen rentreront et ce sera aux abeilles d’hiver à faire qu’en sorte la transition se passe au mieux.

Provisions :

La reine a recommencé sa ponte et il faut donc s’occuper du jeune couvain avec le reste des réserves de miel et de pollen, car dehors, les ressources sont encore rares ou inexistantes. Il faut aussi chauffer le couvain, car les nuits sont fraiches, et même si les journées sont agréables le couvain a besoin de chaleur et pour produire cette chaleur, il faut consommer du miel. La consommation de la ruche augmente subitement en flèche. Seule l’eau, les oligo-éléments et les minéraux pour faire les bouillis larvaires sont cherchés au-dehors, le miel et une grosse partie du pollen sont ceux qui ont été stockés l’automne dernier. Pour recueillir cette eau et ces minéraux, nos abeilles butinent par dizaines ou par centaines sur les pentes sablonneuses et humides qui sont exposées aux premiers rayons de soleil. On comprend mieux pourquoi il est important de surveiller les réserves de nos ruches à cette époque de l’année. Certaines races d’abeilles pour sauver la colonie, arrêtent l’élevage lorsqu’elles manquent de provisions. Mais d’autre continuent l’élevage coûte que coûte, quitte à mourir de faim.

Que doit faire l’apiculteur sur les ruches?

On vient d’en parler, si vous avez hiverné vos ruches avec assez de nourritures, inutiles de vous inquiéter à moins que l’élevage ait commencé très tôt en janvier, les réserves devraient suffire jusqu’à ce que la nature prenne le relais. Mais si vous avez des doutes, soupeser vos ruches pour être sûr que leurs réserves sont suffisantes. Si mi-février ou fin février les températures sont raisonnables, l’activité au trou de vol sera déjà forte, les tuiles ou planchettes de protection du trou de vol (si vous en avez mises) seront enlevées. A moins que vous ayez des colonies très fortes et très actives, il est encore un peu tôt pour agrandir le trou de vol. C’est à vous de juger, si vous voyez qu’au plus chaud de la journée il y a embouteillages, le trou de vol pourra déjà être agrandi.

Ce n’est pas parce qu’une colonie ne sort pas ou peu qu’elle est faible ou morte. D’abord, cela dépend avant tout de la force de la colonie, mais aussi de l’exposition de la ruche et puis pour chaque race d’abeille une température minimale est nécessaire pour les inciter à faire leur premier vol de propreté. En général, des races comme les frères Adam et linguista ont besoin de températures plus élevées que les carnicas, les caucasias et les abeilles noires par exemple. Pour les colonies qui vous paraissent faibles, il faut réfléchir à ce qui peut être fait. Après avoir soupesé la ruche et s’il y a manque de nourriture, il faut le plus souvent les nourrir avec du candi à moins que les températures diurnes dépassent déjà largement les 15°C. On peut alors se permettre de les nourrir avec du sirop 50-50 tiède (30-40°C). A moins d’être sûr (absolument sûr) que la colonie soit morte, il est hors de question d’ouvrir la ruche par ces températures car ce serait condamner à mort tout le couvain qui donnera les premières jeunes abeilles.

Ruches inactives :

Soyez patient, si rien ne se passe encore au trou de vol alors que toutes les ruches voisines sont de sortie, vous pouvez coller votre oreille à la paroi latérale de la ruche et donner un coup fort et sec sur l’avant de la ruche. Si vous entendez alors un bruissement court tout va bien, un bruissement long ininterrompu est peut-être le signe d’une ruche orpheline. Mais pour en être sûr, il faudra attendre la visite de printemps. Si vraiment rien n’est audible à l’intérieur même après avoir répété les coups sur l’avant de la ruche, c’est plutôt inquiétant. Dans ce cas, vous pouvez alors soulever le couvre-cadre ou le nourrisseur et si vraiment la ruche est morte, vous pouvez soit fermer le trou de vol pour qu’il n’y ait pas de pillage et transmission de maladie, soit l’éloigner et l’étudier afin de comprendre éventuellement pourquoi elle est morte. Si elle est morte par manque de nourriture, c’est là la cause la plus honteuse et la plus ridicule qui puisse exister pour l’apiculteur qui lui a prélevé tout son miel et qui l’a ensuite laissé mourir de faim. Dans le cas d’une ruche morte de faim, on trouve une grande partie des abeilles mortes, la tête enfoncée dans les alvéoles vides et l’autre partie au fond de la ruche. Tous les cadres de miel sont bien sûr, vides.

Maladies :

Il faut aussi surveiller des signes de dysenterie ou de noséma, en général on trouve des déjections très liquides sur l’avant de la ruche et sur la planche de vol. Une dysenterie en ce début de saison signifie développement difficile et durée de vie limitée pour les abeilles adultes. Il faut très vite prendre des mesures et les soigner avec un sirop 50-50 tiède (30-40°C) additionné d’un traitement au thymol et aux polyphénols en espérant qu’il fasse assez bon pour qu’elles consomment de la nourriture liquide. On peut aussi essayer le vinaigre de cidre dans un sirop 50-50 tiède (30-40°C) elles adorent le vinaigre et auront peut-être plus envie de le consommer. Le vinaigre ne soigne pas

la noséma, mais est suffisant s’il s’agit d’une simple dysenterie.

Agrandissement du trou de vol :

Comme nous l’avons dit plus haut, si vous avez mis une tuile inclinée sur la planche de vol, vous pouvez l’enlever.

Les rayons du soleil entreront par le trou de vol, mais en février ce n’est plus un problème. De même, le risque d’obstruction du trou de vol par des feuilles mortes, de la neige ou de la glace est devenu très mince.

L’agrandissement du trou de vol par contre dépend de la force de la colonie. En ce début de saison, il est rare d’avoir des colonies de force identique. Il faudra donc agrandir le trou de vol en février pour certaines ruches et pour d’autres, il faudra laisser la porte d’hiver jusqu’à mi-mars. La meilleure chose à faire est de regarder s’il y a des embouteillages au plus chaud de la journée. Si vous voyez que les butineuses ont du mal à rentrer pour déposer leur pollen et leur nectar, il faut absolument agrandir la porte. En ce qui me concerne, j’utilise une porte d’hiver dont l’ouverture est de 5 cm de longueur par 0.8 cm de hauteur, puis en début de saison, je passe sur la porte Nico (au besoin, je ferme quelques ouvertures aux extrémités), enfin en pleine saison, je ne mets plus de portes du tout et l’ouverture sera alors sur toute la largeur de la ruche (de 30 cm par 1.3 cm de hauteur).

Les floraisons:

Ca y est les végétaux tels que les perce neige et les crocus pointent le bout de leurs feuilles. En forêt les fleurs de noisetiers les mieux exposés délivrent déjà leur pollen. Les bourgeons des saules marsault commencent à verdir. Les fleurs de l’aulne s’allongent.

Que faire sur les ruches :

Surveiller les rentrées de pollen, comparer l’activité d’une ruche par rapport à l’autre. Si le temps s ‘y prête, enlever les protections hivernales devant le trou de vol et agrandir le trou de vol si nécessaire.

Surveiller les provisions. Apporter un complément de nourriture solide (candi) si nécessaire. Surveiller d’éventuelles maladies.

Que faut-il retenir:

Au-dessous de 10°C les abeilles ne prennent que des nourritures solides (candie ou miel cristallisé). Selon la race d’abeille et la force de la colonie, les premières sorties se font à des températures différentes. La ruche d’une colonie morte doit être fermée au plus vite pour éviter les pillages.

Tous les textes du calendrier apicole sont largement inspirés (et adaptés pour nos régions) de la brochure "L’année apicole de l’apiculteur débutant." produite par le Syndicat des apiculteurs de Thann et environs, qui nous a aimablement autorisé à utiliser leur texte.
Auteurs : Robert Hummel & Maurice Feltin

Janvier

Que se passe-t-il à l’intérieur de la ruche?

Début du mois, il fait souvent encore très froid et très mauvais dans notre région, mais en fin de mois, on a quelquefois de très belles journées avec des températures agréables. Mais c’est encore l’hiver, et ce qui se passe à l’intérieur de la ruche dépend surtout du temps et de la température de l’extérieur.

S’il fait froid et mauvais :

Les abeilles sont encore blotties en une grappe compacte, ou très compacte s’il fait très froid. Le centre de la grappe, où se trouve la reine, se déplace très lentement sur des cadres de miel dont les alvéoles sont désoperculées au fur et à mesure du déplacement. Les abeilles de l’extérieur font l’isolation de la grappe alors que celles de l’intérieur émettent de la chaleur grâce au miel qu’elles ont consommé. Une espèce de roulement des abeilles se fait de l’extérieur vers l’intérieur de la grappe de manière à ce que les abeilles de l’extérieur qui ne se sentent plus capables d’assurer l’isolation rentrent à l’intérieur pour se réchauffer et se nourrir. On comprend aisément dans ces conditions, que plus les abeilles sont nombreuses, moins elles seront obligées d’assurer l’isolation extérieure de la grappe et être exposées au froid. De même, il sera plus facile de maintenir une température agréable au sein d’une grosse grappe et l’énergie qui devra être produite par chaque abeille sera moins importante donc moins de miel sera consommé. Justement, parce que les abeilles sont en grappe.

Attention : interdiction de les déranger. Si elles sont dérangées dans ces conditions, la grappe se disloque, un grand nombre d’entre elles se séparent de la grappe et paralysées par le froid, elles ne pourront la regagner et mourront de froid.

S’il fait froid et beau :

Très souvent lorsque les températures extérieures sont aux environs de 3 à 5°C et que le soleil tape sur l’avant des ruches, la température intérieure de la ruche monte rapidement aux environs de 15°. Cela suffit à dilater la grappe et à inciter quelques abeilles curieuses, courageuses ou impatientes à aller vers la lumière qui rentre par le trou de vol. On peut alors assister aux premières sorties. Souvent, le bruissement du vol de ces courageuses incite les autres de la même ruche et celles des ruches voisines à en faire de même. Ce n’est pas toujours une bonne idée. Très souvent, le sol encore recouvert de neige, les branches encore gelées attirent les abeilles qui s’y posent et paralysées par le froid, elles ne pourront plus retourner à leurs ruches.

S’il fait tempéré et beau :

Cela arrive rarement dans notre région, mais quand au mois de janvier les températures à l’ombre frôlent les 10-12°C et que le soleil brille, très souvent, les températures au soleil sont proches de 20°. La température intérieure de la ruche monte très vite et on a alors une extraordinaire explosion de l’activité de la ruche. Un grand nombre d’abeilles qui sont restées claustrées longtemps en profitent pour sortir et vider leur ampoule rectale et prendre le soleil, d’autres partent déjà en reconnaissance des environs, d’autres encore en profitent pour chercher des minéraux sur les sols humides, bref c’est presque l’activité printanière. Mais les abeilles savent que ce n’est pas encore le printemps et à l’intérieur, la reine qui a besoin de chaleur. Il se fait une espèce de roulement, après une

brève sortie, elles rentrent à nouveau pour céder leur place à celles qui sont restées pour veiller à la température intérieure. Plus la colonie sera forte plus les abeilles seront nombreuses à sortir. Une petite colonie ne pourra se permettre de sortir, car à l’intérieur, il n’y aurait pas assez de monde pour maintenir une température raisonnable. Si une de vos ruches ne vole pas il n’y a pas encore lieu de s’inquiéter, cela dépend de tant de facteurs… il faudra attendre les vrais beaux jours pour faire un diagnostic.

Si ce temps dure plusieurs jours de suite, la reine risque de reprendre la ponte. Ce n’est pas toujours une bonne idée de reprendre la ponte à cette époque de l’année. La fin du mois de janvier et tout le mois de février peuvent être très froids dans notre région. Commencer l’élevage, cela signifie beaucoup plus de travail pour les abeilles, cela veut dire devoir chauffer le couvain à 33-35°C, donc consommer énormément de nourriture pour chauffer et et faire de la bouillie larvaire. Tout cela peut être pour rien, car si les températures deviennent à nouveau très négatives, les abeilles abandonneront l’élevage et consommeront les larves ou les laisseront mourir de froid.

Que doit faire l’apiculteur sur les ruches?

Pour éviter ces sorties trop précoces certains apiculteurs occultent le trou de vol par une tuile ou par une planchette inclinée sur la planche de vol de manière à ce que les premiers rayons de soleil n’incitent pas les abeilles à sortir. Cela évite également l’obstruction du trou de vol par des feuilles mortes, par de la neige ou de la glace.

En principe, il n’y a rien à faire au rucher ! Si vous avez bien préparé vos ruches pour l’hiver, vous n’avez pas à vous inquiéter des provisions. Si l’élevage a commencé et que vous avez des doutes, vous pouvez soupeser la ruche. Faite-le en douceur, sans coups, sans bruit, sans brutalité et attendez une journée assez douce, cela permettra aux abeilles qui stressent et qui se détachent de la grappe de revenir et s’y réchauffer.

Si par malheur il n’y avait plus assez de réserves et que vous soyez obligé de leur donner du candi en urgence (à cette époque, c’est le seul moyen de nourrir), faite-le un jour où les températures sont clémentes pour que si des abeilles s’envolent, elles puissent regagner leur ruche par le trou de vol. Si vous mettez le pain de candi sur le trou de nourrissement ne faites pas un trou supérieur à 3 cm de diamètre, avec l’humidité et la chaleur de la grappe, le candi coulerait sur les cadres et engluerait les abeilles. Avant de mettre le pain en place, posez-le une heure durant sur un radiateur pour le préchauffer. Préparez tout à l’avance, mettez le candi en place en douceur, sans fumée et le plus rapidement possible.

Si vous n’avez pas de trous de nourrissement et que vous devez mettre le pain de candi sur le haut des cadres, c’est plus compliqué ! Il est déconseillé de mettre directement le candi sans emballage sur les cadres, car celui-ci coulerait ou tomberait au fond de la ruche. Il vous faut conserver la poche plastique et y faire plusieurs trous d’environ 1 cm de diamètre coïncidant à l’espace inter- cadre. Vous placerez la poche juste au-dessus de la grappe en prenant soin de ne pas écraser des abeilles.

Donner du candi à cette époque de l’année n’est pas idéal, car la transformation du candi en miel fatigue les abeilles d’hiver, qui doivent rester en forme jusqu’à la fin février ou mi-mars. Mais si elles manquent de provisions, on n’a pas vraiment le choix. L’idéal est d’avoir pris ses précautions l’automne dernier en les hivernants avec de grosses réserves (voir § nourrissement du mois d’août, septembre et octobre).

Les floraisons:

Rien encore, ne bouge dans les jardins, les prés ou les forêts. La végétation est dans l’attente des beaux jours. Fin du mois peut être, si le temps s’y prête, les premiers bourgeons annonciateurs de la renaissance des végétaux sortiront.

Que faire sur les ruches?

Lorsque les abeilles sont en grappe (températures inférieures à 8°C) les abeilles ne doivent pas être dérangées. Plus la température sera basse plus la grappe sera compacte. Lorsque des abeilles s’écartent de la grappe parce qu’elles sont dérangées, elles auront du mal à la regagner la grappe par grand froid et seront condamnées.

Tous les textes du calendrier apicole sont largement inspirés (et adaptés pour nos régions) de la brochure "L’année apicole de l’apiculteur débutant." produite par le Syndicat des apiculteurs de Thann et environs, qui nous a aimablement autorisé à utiliser leur texte.
Auteurs : Robert Hummel & Maurice Feltin

Juillet

Que se passe-t-il à l’intérieur de la ruche?

Il fait beau et chaud. Très souvent les températures dépassent les 30°C et les sols desséchés ne sont pas vraiment idéals pour la flore. Nos abeilles se débrouillent malgré tout pour trouver quelques espèces qui peuvent leur fournir un peu de nectar et de pollen. Mais insuffisamment pour nourrir toute la colonie, aussi les réserves de miel, vont-elles bientôt être entamées. Il reste bien encore un peu de châtaigner, mais à part cela les ressources deviennent rares. La reine diminue déjà sa ponte.

Que doit faire l’apiculteur sur les ruches?

C’est la fin de la saison apicole qui approche et les premières récoltes vont avoir lieu mi ou fin juillet, les dernières seront réalisées mi-août. Il ne faut pas trop tarder, car n’oubliez pas qu’après la récolte, il faudra faire lécher les cadres, puis faire le traitement anti-varroa.

La récolte

Souvent fin du mois de juillet, un trou dans la miellée provoque une période ou peu de nourriture est disponible et si vous récoltez à cette période, prenez soin de ne pas laisser trainer la moindre goutte de miel. En cette période de disette la moindre odeur de miel excite les colonies fortes qui dévalisent alors les colonies plus faibles ou les nucleï. Il est prudent de réduire les trous de vol durant la récolte, cela permet aux ruches de se défendre plus facilement contre les pilleuses. Pour pouvoir récolter, Il faut bien entendu être sûr que le miel soit operculé, sinon il faudra attendre encore. La récolte est un plaisir ou une corvée pour l’apiculteur. En ce qui me concerne, c’est un crève-coeur de voler à mes abeilles le fruit d’une saison de travail, mais c’est un plaisir de voir couler ce miel doré de l’extracteur. On choisira une belle journée sèche et chaude avec des températures de 25-30°C pour récolter. L’extraction se fera dans un local sec et chaud assez éloigné des ruches pour ne pas être envahis par les abeilles. On procèdera ruche après ruche et si les ruches sont nombreuses, on commencera par une ruche à une extrémité du rucher, puis on passera à une ruche à l’autre extrémité du rucher. Quand on reviendra à la première extrémité pour récolter la troisième ruche, la première ruche se sera calmée et ainsi de suite. La hausse est enfumée afin de faire descendre un maximum d’abeilles, puis les cadres sont sortis avec soin de la hausse en faisant attention de ne pas écraser les abeilles. Pour enlever les abeilles du cadre, une méthode consiste à secouer le cadre au-dessus de la hausse pour en faire tomber les abeilles. Pour cela, on tient solidement le cadre d’une main et de l’autre main, on donne des coups forts et secs sur le dessus de la main qui tient le cadre. Les quelques abeilles restants sur le cadre sont brossées délicatement. Les cadres sont stockés dans un récipient pouvant être fermé afin que les abeilles ne l’envahissent pas. Bien sûr durant la récolte, on prendra soin de ne pas souiller les environs de la ruche avec du miel, car comme on l’a dit plus haut, en cette période de disette la moindre odeur de miel rend les abeilles pilleuses. Pour cette même raison, après extraction, les cadres seront remis à lécher dans la ruche le soir même, peu de temps avant la tombée de la nuit. Pour ne pas transmettre d’éventuelles maladies, il vaut mieux remettre les cadres sortis d’une ruche dans la cette même ruche toujours en prenant bien soin de ne pas écraser les abeilles qui en principe sont massées sur le bas et sur les côtés de l’intérieur de la hausse. Selon l‘époque de la mise en place de la hausse, même si l’environnement de la ruche est le même, on aura un miel diffèrent. Ainsi, une hausse mise très tôt dans la saison, donnera plutôt un miel de fleurs, alors qu’une hausse mise au mois de juillet donnera plutôt un miel de forêt. Chacun procède comme il l’entend bien sûr, mais en ce qui me concerne j’aime bien récolter le miel hausse par hausse en séparant le miel récolté dans chaque hausse.

Conservation de quelques cadres garnies

On en reparlera au mois d’octobre, mais certains apiculteurs après la récolte du miel d’été, transhument leurs ruches dans des forêts de sapins pour une dernière miellée de sapin. Le miellat de sapin, selon les régions, l’altitude et le temps est en général récolté par les abeilles de fin-juillet à mi-septembre. Cette miellée tardive décale bien sûr toutes les taches planifiées et notamment le traitement anti varroas. Il est impératif de ne pas hiverner ces ruches avec du miellat de sapin très indigeste pour les abeilles. De même, Il ne faut pas leur faire lécher les cadres de miellat après extraction. L’idéal est de leur rendre un partie du miel de printemps prélevé avant la transhumance et de compléter en nourrissant avec du sirop lourd. A cet effet, au moment de la récolte, pensez à garder quelques cadres de miel bien garnis pour combler le manque de nourriture éventuel de certaines ruches, pour aider des essaims tardifs ou pour créer des nucleï début de l’année prochaine. Les cadres de miel operculés se conservent facilement et peuvent être extraits plus tard si on ne les utilise pas.

Nourrissement des essaims tardifs

Comme nous l’avons dit plus haut, si vous avez eu des essaimages tardifs (fin juin ou début juillet), ceux-ci auront du mal à faire des réserves pour l’hiver et plus encore s’il s’agit d’essaims secondaires. Juillet, août ne permettent pas ces jeunes colonies de rentrer assez de provisions. A moins d’avoir l’intention de les réunir, il est conseillé de commencer le nourrissement dès le mois de juillet. Cela permet de faire construire encore quelques cadres en stimulant les cirières, cela permet aussi de stimuler la ponte de la reine et surtout cela permettra à la colonie de faire des réserves. Mais attention nourrissez uniquement au sirop de sucre à la tombée du jour. Du miel pourrait exciter les ruches voisines et entrainer des pillages.

Les floraisons :

En ce début de mois, c’est surtout le châtaignier qui est mellifère. Dans certaines régions le châtaignier est suivi d’un trou dans la miellée. Les seules ressources possibles sont alors en forêt et dans les jardins. Les ruches qui ont la chance d’avoir des balsamines ou des renouées du japon à proximité ne souffrent pas trop.

Que faire sur les ruches :

  • Faire la récolte.
  • Conserver quelques cadres de miel pour les essaims et nucleis.
  • Faire lécher les cadres.
  • Faire le traitement anti varroas.

Ce qu’il faut retenir :

Apres récolte on fait lécher les cadres extraits et immédiatement après les avoir enlevés ont fait le traitement anti varroa. Il faut penser à garder des cadres de miel pour aider les essaims sans nourriture.
Attention lors de la récolte à ne pas laisser trainer des instruments plein de miel, des morceaux de cire avec du miel ou de gouttes de miel tombées accidentellement, cela excite les abeilles qui deviennent alors pilleuses.

Tous les textes du calendrier apicole sont largement inspirés (et adaptés pour nos régions) de la brochure "L’année apicole de l’apiculteur débutant." produite par le Syndicat des apiculteurs de Thann et environs, qui nous a aimablement autorisé à utiliser leur texte.
Auteurs : Robert Hummel & Maurice Feltin

Juin

Que se passe-t-il à l’intérieur de la ruche?

C’est le mois du solstice d’été, la ponte de la reine est au maximum ce mois-ci avant de décroître à nouveau le mois prochain. Les floraisons battent leur plein et le début du mois dans notre région est souvent le début de la miellée d’acacia tant attendue par certains apiculteurs. Les températures du mois de juin sont le plus souvent idéales pour le développement de nos colonies. La reine pond énormément, les provisions rentrent sans interruption et les cadres se remplissent à vue d’oeil.

Que doit faire l’apiculteur sur les ruches?

Il faut absolument surveiller les hausses, dès qu’elles semblent pleines au ¾ ou que toutes les ruelles sont bien occupées, n’hésitez pas à rajouter une hausse. N’oubliez pas que si vous devez faire construire des cadres, c’est votre dernière chance. « Pour que ça cire, il faut que ça mièle » dit-on, or ce mois de juin les abeilles vont construire de moins en moins jusqu’à ne plus construire du tout, fin du mois. Effectivement, fin du mois les fleurs vont se faire de plus en plus rares et les rentrées de provision vont diminuer. La nourriture se faisant plus rare, la reine aussi va être moins nourrie et diminuer sa ponte en conséquence. La population des ruches est à son maximum en ce mois de juin, mais va diminuer petit à petit jusqu’au printemps prochain.

Attention, ce n’est pas parce que nous sommes au mois de juin qu’il n’y aura plus d’essaimage, au contraire les colonies sont très peuplées, les températures sont élevées et il y a de grosses rentrées de nourriture, toutes les conditions sont réunies pour faire monter la fièvre d’essaimage. Restons donc vigilant et gardons nos caisses à essaim à portée de main.

Essaimage de juin :

Les essaims du mois d’avril et mai sont intéressant parce que ces nouvelles colonies naissent alors que les miellés battent leurs pleins. Un gros essaim primaire donnera souvent une belle petite récolte de miel en fin de saison. Il n’en est pas de même pour les essaims primaires de juin et encore moins pour les essaims secondaires. Bien que très en forme, ils ont le temps de construire et de se développer, mais la saison des grandes miellées étant passée, ils n’auront plus le temps de rentrer beaucoup de provisions. Il faudra donc les aider à faire leurs réservesd’hiver. Sauf incident, elles nous le rendront bien dans les années à venir.

Les floraisons :

Les acacias et les tilleuls sont les plus grosses miellées en ce début juin. Presque en même temps un nombre incalculable de fleurs des champs, de buissons, de fleurs de jardins et de fleurs de forêt fournissent nectar et pollen. Fin du mois et début du mois prochain, ce sera au tour du châtaigner à fournir à la fois nectar et pollen.

Que faire sur les ruches :

Mettre une hausse si nécessaire. Faire construire les derniers cadres. Surveiller les derniers essaimages.

Ce qu’il faut retenir :

L’essaimage se produit généralement entre fin-avril et mi-juillet. Les risques d’essaimage peuvent être minimisés en agrandissant assez tôt. Fin du mois les abeilles ne construiront plus.

Tous les textes du calendrier apicole sont largement inspirés (et adaptés pour nos régions) de la brochure "L’année apicole de l’apiculteur débutant." produite par le Syndicat des apiculteurs de Thann et environs, qui nous a aimablement autorisé à utiliser leur texte.
Auteurs : Robert Hummel & Maurice Feltin